jeudi 28 mai 2009

En route vers l'Altai

Je n'avais qu'une semaine à passer au Xinjiang, je dus faire un choix entre Kashgar, à l'extrême sud-ouest, et le lac Kanas, à l'extrême nord.
Je choisis le second et me voila embarqué dans une jeep avec quatre compères chinois pour quelque 10 heures de route. Le paysage change de façon dramatique, les champs verdoyants qui bordent Urumqi laissent place à une immensité désertique, plate, alternant entre blanc et ocre, un mirage de ciel bleu tout au bout de la route se dérobe en permanence devant nous et quelques camions flottent à notre rencontre. Seuls quelques puits de pétrole viennent rompre la monotonie du paysage. Le petit livre rouge à la main, je refais le même chemin 40 ans après que le personnage principal des "Rivières du Nord", roman de Zhang Chengzi, qui vint précher la bonne parole maoïste aux paysans de l'Altai en tant que garde-rouge envoyé aux travaux des champs. La végétation reprend enfin ses droits et nous arrivons enfin a Burquin où nous passons la nuit.
Le lendemain je repartis, avec un chauffeur kazakh qui allait nous accueillir dans les quelques cabanes en bois qu'il fit construire dans la montagne. La route est en terre, la jeep cahote allégrement, la radio vocifère des chansons kazakhs accompagnée de bon coeur par notre hôte qui chante, tape des mains, boît de larges lampées de bière, nous désigne du doigt son pays par-delà la rivière, et s'intéresse à son volant de temps à autre. Le soleil couché sur les montagnes du Kazakhstan, nous nous réunissons autour d'un repas typique de viande de cheval séchée et riz à la graisse de mouton, rejoints par deux autres kazakhs, un tatar et quelques bouteilles de baijio, alcool de riz, nous chantons encore et festoyons tard dans la nuit.

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