samedi 11 juillet 2009

Almaty

Arnaud avait totalement raison sur Almaty : la métropole est une véritable parcelle de Russie au milieu de l'Asie Centrale, et chaque coin de rue me rappelle ces grandes villes vertes sibériennes de mon precedent grand voyage.

Je quittai Paris jeudi matin avec une compagnie low coast balte. Mes cinq heures de transit a Riga (Lettonie) se transforment en aubaine, et je quitte rapidement l' aeroport pour quelques heures de marche dans le centre ville. Riga est tranquille, moderne et fraiche (je n'avais pas prevu de vetements chauds) ; son centre pave est calme, et les grands magasins occidentaux alternent avec de rares maisons aux allures medievales : je me plonge parfois dans une atmosphere moyen ageuse aux detour d'une impasse. La ville n'a neanmoins pas le charme de sa voisine estonienne, Tallin. Dans le ciel crient des mouettes, qui donnent envie de prendre le large. Je retourne a l'aeroport, et m'envole pour Almaty.

L'arrivee sur Almaty est magnifique ; apres des heures de survol d'une alternance de steppe seche et de desert sableux, l'avion franchit soudain une veritable ligne verte : le paysage devient en un instant verdoyant, les champs et les forets parcellent cet espace perdu au milieu de l'oubli. Au sol, je comprend le phenomene : la ville est bati au pied d'une immense chaine de montagne qui la separe du Kirghizistan, et son piemont est arrose par les pluies et rivieres sur une cinquantaine de kilometres. A l'aeroport de la capitale kazakhe, je suis alpague par une vingtaine de taxidrivers qui veulent me prendre dans leur machine ; certains me suivent jusqu'a l'arret d'autobus. Sur les conseils de passants, je monte dans un bus sense m'amener dans le centre. Almaty est tentaculaire, et ses 1,2 millions d'habitants prennent la place de dix. Au loin, les gigantesques montagnes aux neiges eternelles culminent ; certaines depassent les 7000m, et la transition entre la plaine et les montagnes est brutale et magique.

Je passe une heure dans un premier bus, et arrivee au terminal dans une lointaine banlieue a l'oppose de l'aeroport, je me decide a dejeuner. Almaty n'a pas de 'centre' au sens europeen du terme ; la ville est recente (fin XIXe) et n'a pas de noyau historique. Dans le second bus que je prend, je rencontre Almaz, un jeune financier qui comprend mon probleme et m'accompagne dans 'son centre', une grande artere commerciale. Nous echangeons les numeros et promettons de sortir prendre un verre.

J'obtiens enfin un plan : entre les premisses d'un CBD en construction au pied des montagnes et l'extremite nord de la ville, immeubles et maisons s'etalent sur plus de vingt kilometres. Mon guide lonely planet est suranne, et arrivant devant l'office de tourisme central j'apprend qu'il a ete detruit deux ans auparavant... Je passe la journee a explorer ces grandes arteres russes, ou les cites jardins s'alternent entre chaque bloc. Je vais ecouter par hasard l'office orthodoxe dans la cathedrale, et je suis charme par leurs chants polyphoniques. Dans le musee central, je suis decu : le fameux "homme d'or", armure de plus de 1600 pieces en or retrouvee dans une kourgane et ayant appartenu a un chef de clan scythe n'est pas accessible au public. Je partage ma deception autour d'un verre avec Caroline (ou bien est ce Isabelle ?), francaise en vacances chez des amis kazakhes et rencontre la.

La population est varie, et le melange russes et kazakhes me permet de passer incognito ; plusieurs fois dans la journee, des passants me demandent mon chemin en russe. Les kazakhes sont particulierement belles, et la mode russe consistant a porter des vetements tres courts et tres moulants les met vraiment en valeur... Au soir, je rencontre Nyrgol et sa soeur, deux kazakhes venant de l'est avec qui je sors prendre un verre. Leurs noms a l'allure etrange signifient respectivement "fleur" et "clair de lune", et je suis charme ; nous parlons de Nazarbaev, de la difficulte de la vie a Almaty, de voyages et d'aventures. Les kazakhes sont fiers de leur culture d'origine turque, et veulent montrer leur difference ; elles pratiquent toutes les deux un islam modere ; etant dans l'incapacite de decrire ma religion, je suis qualifie plusieurs fois d'athe, ce qui apparemment n'est pas une qualite.

La nuit, le faible eclairage public est cache par les nombreux arbres qui bordent chaque avenue, et la ville parait plongee dans le noir ; je loge au soir dans un hotel bon marche, partageant ma chambre avec un suisse allemand faisant la route de la soie, dont la solitude lui a apparemment tape sur le ciboulot : le voyageur parle seul a son sac de voyage pendant de longues minutes, alternant les langues et les emotions. Je monte au matin sur une colline afin d'apercevoir le panorama ; de haut, la ville s'efface sous les nombreux arbres et seuls quelques buildings emergent de la foret urbaine. Il fait chaud, et les kilometres qui separent chaque attraction de la ville sont fatiguants. Je reussi a trouve un casino-internet au moment de plus forte chaleur ; a cote de moi quelques russes s'excitent sur des machines a sous.

le 11 juillet 2009 sur http://alexinthejungle.hautetfort.com

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