dimanche 18 avril 2010

Le Kazakhstan ? Mais… pourquoi ?

Personne au Kazakhstan ne comprend pourquoi je visite leur pays. Absolument personne. Tout le monde cherche une raison cachée à ma présence et ne se satisfait de ma réponse pourtant fort simple : « Ben… Touяist ! »

Il y a tout d'abord ceux qui estiment que la seule raison valable de mon voyage est le « business », et juge d'une moue insatisfaite mes protestations soutenues. Ils constituent la grosse majorité de mes interlocuteurs. J'avais déjà eu un avant-goût de cette incompréhension en Ouzbékistan. Mais je mettais leur jugement hâtif (« Kazahkstan, no good ») sur la jalousie des toujours pauvres sur les nouveaux riches. Ce sentiment est en réalité partagé par les Kazakhes eux-mêmes. Voyager dans leur pays pour se morfondre dans la douceur des paysages mélancoliques de la steppe infinie, et non pour exploiter le pétrole ne semble pas envisageable dans leur esprit.

Il est vrai que le tourisme est inexistant dans le pays. Je n'ai rencontré quasiment aucun touriste occidental. Juste deux Hollandais dans la steppe, un couple d'artistes venus chercher l'inspiration dans le coin.

Et il y a ceux qui, évidemment, se croient plus malins que les autres à estimer d'un air complice que ce sont les sentiments et non les intérêts qui régissent le monde. Je regrette mais je n'ai ni femme ni enfant au Kazakhstan, bien que la possibilité se soit présentée. Dans le même ordre d'idées, un chauffeur de taxi, à renfort de grands gestes obscènes, a eu le culot de me demander si je venais ici pour aller aux putes, tout simplement. Non plus. Dois-je m'en excuser ?

Sans oublier ceux qui comprennent, à la rigueur, que je vienne à Almaty, l'ancienne capitale, vivante, dynamique, surplombée de majestueuses montagnes, ou à Astana, la nouvelle capitale délurée que je m'apprête à explorer, mais pourquoi, bon sang, pourquoi être resté si longtemps à Chymkent et aux environs ? C'est une ville sans intérêt, habité de « Mumbets » (de « pecnos ») !

Non vraiment, je fais tâche. Je suis le mystère de la tâche qui ne s'en va pas, même au lavage des raisons classiques de l'argent et du cœur. Et pas moyen de mettre la main sur des cartes postales dans ce pays ! Pour une fois que j'ai besoin de recourir aux services abrutissants du tourisme idiot, il n'y a plus personne, c'est un comble !

Le Kazakhstan est décidément un pays plein de surprises. Elles sont d'autant plus savoureuses que je suis seul à les goûter, tout seul dans mon coin, comme un garnement ravi de sa toute dernière connerie.

Le 18 avril 2010 par cortinopolo

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