jeudi 3 septembre 2009

Astana, la ville aux milles grues.

L’atterissage etait fantastique ! Malheureusement, quand l’hotesse m’a reveille pour que je remette ma ceinture, on etait deja en manoeuvre pour l’atterrissage. Impossible de prendre mon appareil !

Il y avait des rivieres sinueuses qui semblaient deboucher nulle part. Dans un meandre paresseux de la loire, ou pourrait en mettre 10 pour des rivieres. C’etait le matin., dehors il faisait 0 degre, mais apparement la veille avait ete bien plus chaude : au dessus de chacun des lacs qui parsemment ces immenses etendues, une brume etait en train de se faire arracher par le vent, lancant des trainees blanches qui s’entendent sur des kilometres. On aurait dit des cometes immobiles…

Les parcelles etaient 10 fois plus vastes que les champs que l’on connait en france (des paturages, sans doute), et le villages avaient une forme etrange (la pour le coup, je pense que vous aurez bientot des photos). Et tout ca sur des etendues parfaitement plates. Du plat a perte de vue. Pas meme un petit bout de montagnette au loin pour accrocher le regard. Non, une platitude que meme une emission animee par Benjamin Castaldi ne pourrait depasser.

Vraiment la, il n’y a pas a nier : je suis arrive dans un endroit different de ce que je connais !

Un petit tour de car, pour aller de l’aeroport a la ville (c’est vachement drole : on rentre dans une machine avec des mots et des gens qu’on ne comprend pas, et surtout un plan tout a fait eliptique entre les mains. La machine bouge, des gens rentrent et en sortent. Puis apres une demi-heure, on decide que ca suffit : on sort pour voir ce qu’il, mais surtout en ne sachant pas ou, en est.

Bref apres une bonne heure de marche a me reperer au soleil (qu’ils ont fort joli), j’ai reussi a trouver la gare et un gite potentiel pour la nuit. Bon, a mi chemin, j’ai aussi reussi a acheter une carte, mais taquins, apres l’independance, ils se sont amuse a changer les noms sovietiques ! argh.

Je m’attendais a arriver dans un pays de nomades, ou au moins pas tres developpe, mais la Astana, c’est particulier. On construit partout !!! De grues a droite, a gauche, au dessus, en dessous (oups, pauvre animal). Vous voyez quelques gros batiments modernes sur les photos. Il n’y a que ca ! C’est simple, il y a 15, la ville ressemblait a un village. Maintenant, c’est la capitale d’un pays qui a du petrole.

Les femmes, les hommes, sont habilles avec beaucoup de recherche, et souvent tres bien. Costumes en tissus souples, vestes bien coupees, jolis tailleurs, lunettes de soleil demesuree qu’on ne trouve habituellement que sur une plage romaine (a 35 mn en metro du colisee). 4×4 enormes ! vu comme leur peinture neuve brille, on comprend la necessite des lunettes …

Le gens ont l’air calme et detendus dans la rue. Cependant la conduite est agressive : il faut s’imposer au croisement. Mais classe : si il y a un feu rouge, on s’arrete. Apres peut etre, mais on s’arrete tout de meme. Pour les pietons, la signalisation est souvent absente, alors c’est un peu remake permanenent du bien celebre “frogger”. (Ne pas savoir ce qu’est frogger peut passer pour un signe de juvenilite, ou de bonne sante mentale. J’ai peur cependant que ce soit un “ou” exclusif).

On profite de la vie, mais il faut se battre, un peu, pour la saisir. C’est une ville d’affaires, qui sent la prosperite nouvelle a plein nez.

J’avoue que j’apprecie assez cet endroit.

Il y a un endroit interessant qui n’est pas en photo : c’est le musee presidentiel de la culture. Ou comment concentrer l’identite d’un pays pour se galvaniser en 5 lecons. C’est une grande coupole blanche et bleue de 4 etages plus un rez de chausse. En bas, le president et mis en scene sous toutes formes : cadeaux des autres hommes d’etats (on y trouve notamment l’intriguant globe que mitterand a offert, avec Solutre et Jarnac qui figurent parmi ce qu’on prendrait habituellement pour les peuplements importants de la planete), photo de poignee de mains, medailles olympiques offertes, reunions federatrices intereligieuses…

Ca donne le ton : tout ce qu’on va voir est sous la bonne garde du president. Et il saura l’utiliser pour en tirer le meilleur parti, pour le plus grand bien de la nation. Dans les etages suivant, tous les symboles puissants y passents : apparition de l’homme, constitution de la nation autour des mongoles est autres peuples puissant des steppes, luttes heroique de l’union sovietique contre le nazisme, reliques des grands hommes du vingtieme siecle, independance avec la construction glorieuse de la nouvelle capitale, art, sport, religions…

Je pense qu’il serait difficile de faire un meilleur condense de ce qui fait la fierte d’une identite nationale en si peu de place. En etant fermement ancre au premier etage, et en s’inscrivant dans la continuite d’une tradition houleuse, mais plusieurs fois millenaire, le president semble se doter de tous les attributs pour exercer son pouvoir. Independemment de toute consideration morale ou politque, c’est une lecon tres interessante.
"Le voyage de Flap" sur blog.flap.fr

0 Comments: